Interrogation X450

Cela faisait plus d’une heure que Lynara attendait dans la salle obscure d’un commissariat. Elle ne savait même pas pourquoi elle était là. Soudain, alors qu’elle ne l’attendait plus, un inspecteur bedonnant entra dans la salle. Son odeur âcre de sueur lui fit froncer le nez de dégoût. Il attaqua ses questions sans préambule.

Nom: Lynara

Prénom: Eyre

Age :
Vous ne savez pas que c’est impoli de demander l’âge d’une dame ?
C’est obligé ? Soit si c’est obligé !
J’ai 30 ans en apparence, cependant je suis né en 1430, faite le calcul !

Avatar :
Avatar ? Je ne dois pas connaître ce nom, désolé ! (dessin artistique)

Votre présentation physique:

(Se lève de sa chaise et tourne sur elle-même) Cela ne se voit pas ?
L’inspecteur soupira et se pencha sur son bloc note:

La prévenue est une jeune femme d'une trentaine d'année. Elle mesure dans les 1m65 et doit peser dans les 65 kg. Elle a de longs cheveux de couleur noir avec quelques mèches argenté. Ses yeux sont de couleur rouge, des lentilles je suppose.
Son visage est ovale et elle a les traits fins. Son port est altier et démontre qu'elle a des ascendances nobles, bien que son attitude désinvolte vis à vis de la loi le contredit tout à faire.
Sa peau est blanche, presque laiteuse et ne possède aucun grain de beauté apparent. De plus elle est froide au touché...Ce qui est très étrange.

Signe distinctif: Elle possède deux tatouages. Un au creux des reins (un serpent entourant un dague) et un au niveau de son mollet droit (une rose noir montant jusqu'au milieu de la jambe)

Lieu de résidence :

Hélas, malgré ma grande beauté, je n’arrive jamais à trouver un amant assez tendre pour me garder chez lui…Alors je squatte les cimetières. J’ai, d’ailleurs, trouvé d’excellents caveaux. Les gens sont vraiment au petit soin pour leur mort. Mais le meilleur cimetière que je n’ai jamais visité est celui des Médicis. Quel dommage qu’il soit tombé en décrépitude.
Vous ne me croyez pas ? C’est dommage ! Mais vous avez raison...J'ai depuis moins d'un siécle, une charmante petite crypte dans un château hanté.

caractère:

Mon caractère ? (réfléchit Lynara en se tapotant le menton). C’est une question difficile. Disons que je suis quelqu’un qui adore chercher la petite bête. Enerver les gens est une seconde nature chez moi, comme le fait de filtrer tendrement avec les gens. Pourquoi ? Parce qu’ainsi la chasse est plus facile, voilà tout.

Je suis quelqu’un de prudente par contre. La vie m’a apprit à évaluer les risques de chaque décision que je prends…Que ce soit pour moi ou pour les autres. Je peux être protectrice envers ceux que j’estime. Pour le reste des gens…ils m’indifférent, tout simplement. Cependant si on s’attaque à un de mes amis, je peux devenir très violente. Je n’ai aucun scrupule à tuer ! Vous allez me mettre en prison pour cette phrase ?

Histoire:

Mon histoire…Comme vous y allez, c’est quelque chose de très intime, vous savez. Mais soit, comme vous m’êtes sympathique, je vais vous la conter. Mais je ne suis pas sur que votre bloc suffise.
Je suis né à Florence, en Italie, et j’y est passé Vingt ans de ma vie. Mon enfance est sans histoire. Comme j’étais dans une famille aisée avec Trois grands frères, j’ai eut tout ce que je voulais. J’ai pu faire des études et j’ai reçu tout l’amour qu’on pouvait m’offrir.

Cependant tout changea à mes douze ans. Comme ma famille pouvait se le permettre, elle était mécène d’un jeune artiste. Celui-ci est rapidement tombé sous mon charme innocent de l’époque et a fait de moi son modèle. Comme je rentrais dans l’âge où la sexualité fait son apparition, le fait qu’un adulte tel que lui s’intéresse à moi, m’enchantait et me flattait. J’étais prête à tout pour le satisfaire. J’étais devenue sa marionnette.

Il vécu trois ans parmi mes parents avant de déménager dans un autre petit village. Normalement, il aurait du m’oublier, mais ce ne fut pas le cas. Lors d’une nuit sans lune, il m’arracha à ma famille et alla s’enterrer chez de la famille à lui. Je n’ai même pas pensé à protester. Il était devenu mon prince des contes de fées, voilà tout.

Mais, les temps étaient dur à cet époque et il était hors de question de me nourrir si je ne faisais rien, surtout qu’il venait de perdre son mécène. Et bien que je sois cultivée, j’avais été élevé comme une petite princesse. Je ne savais rien faire. Il trouva rapidement…Je perdit rapidement mon innocence dans les bras d’adulte vicieux et aveuglé par leur plaisir.
Tout cela me dégoûtait et plus les années passaient et plus je m’enfonçait dans mon auto-destruction. Je ne me nourrissais plus, mon regard était devenu terne, voilé par ma souffrance quotidien. Pourtant j’attirais toujours autant, voir même plus. Et cela me répugnais…Jusqu’à ce que je le rencontre.

J’avais alors 20 ans et le peintre, lassé de mes plaintes surement, venait de me vendre à un homme ayant le double de mon âge et bedonnant…Bref un vieillard décrépi. Il m’enferma dans une chambre où il venait me rejoindre tous les soirs. Je sens encore son odeur caressant ma peau d’un geste obscène. Heureusement je n’ai pas eu à le supporter très longtemps.
Un soir de pleine lune, alors que je m’étais retirée sur le balcon, un homme de forte stature atterrit (oui vous avez bien entendu atterrit…comme superman) sur le balcon et entra sans se préoccuper de ma présence. Je ne pense même pas qu’il m’est remarqué. Je le suivit et assista à la mort de mon ‘maître’…Effrayée par cette vision, vous imaginez bien que je ne suis pas restée de glace. Quand il remarqua ma présence et fonça sur moi.

De ma transformation, je ne me souviens que de la douleur de la mort et la vision due à la renaissance.
Par après, je suis resté avec cet homme, bien qu’il ne soit pas meilleur que mon ancien maître. Jusqu’à ce que j’ai enfin eu le courage de partir. A partir de là, j’ai voyagé sans me préoccuper du lendemain, telle une bohème…Ce fut agréable, même si je suis condamnée à vivre la nuit. Vous voulez que je vous en raconte un peu plus ? C’est vous qui voyez. Que voulez- vous que je vous raconte ? Mon existence avec ce vampire ? Ok !

Le vampire, donc mon ‘père’ s’appelle Orphéo et est d’après ses dires l’enfant de Marcus…mais je ne le crois pas du tout. Il était aussi menteur qu’un arracheur de dent. Je l’ai appris à mes dépends. Quand je l’ai vu tué mon ancien maître, j’espère pouvoir me libérer de ce métier dégradant dans lequel les hommes se bornaient à me mettre. Mais ce ne fut pas le cas.
J’étais devenue la rabatteuse de la ‘famille’, j’appâtait les mâles en manque de sensation et lui les dévorait…Avant, après, pendant…tout cela dépendait de son humeur. Et moi, je devais me compter des restes.

Cependant, c’est lors de la première année de vampirisation que le vampire acquière sa force et sa puissance. Comme un enfant acquière sa croissance. En me privant de sang à volonté, si je puis dire, il empêcha que je ne devienne trop puissante. Je devine maintenant que c’était pour me garder sous son contrôle. C’était quelque part une preuve bien maladroite qu’il tenait à moi ! Cependant, au fil des années, j’ai pallié le manque de puissance par une dextérité dans les armes blanches. D’ailleurs, je ne me sépare jamais de mes bébés.

Il a comprit son erreur quand mon poignard baigné dans de l’absinthe (qui est un poison mortel pour moi) se plongea dans sa poitrine. Je me souviens encore de son air étonné et de l’odeur suave de son sang goutant sur le tapis ocre de notre salon. Il coulait même le long de mon poignet, tel une caresse sensuel…Je crois que j’ai jamais ressentit une telle excitation qu’à ce moment précis.

Comment êtes-vous venu à faire parti de votre camp ?

Je ne fais encore partie d’aucun clan. Mon ‘père’ était ce que l’on appelle un loup solitaire. Je n’ai vu que lui comme vampire…Et par la suite, je n’ai pas cherché mes congénères, cela ne m’intéressais pas…Pour le moment.
Que je vous raconte ma transformation plus en détails ? Je peux essayer mais cela va paraître un peu brouillon. Je n’ai que des vagues souvenirs.

J’étais vêtue d’un drap léger enroulé autour de mon corps et je me trouvais à l’embrasure de la fenêtre menant au balcon quand Orphéo plongea ses crocs dans ma gorge.

Je me rappelle de la fatigue et de la douleur qui m’a envahit petit à petit alors qu’il buvait mon sang. Puis il y eut un moment de noir…Surement parce que la douleur de la mort est trop intense pour que l’esprit humain arrive à la contenir.
Quand je suis revenue à moi, j’avais totalement changée. Je ne savais pas à quoi cela était du, et à vrai dire, je n’en avais rien à faire. Tous mes sensations venaient d’être multiplier par 10…C’est tellement intense qu’on oublie tout le reste.
La caresse du vent sur votre peau nue, le bruit berçant de la nature au repos. L’odeur de l’humidité qui s’échappe du sol, celle plus piquante d’un corps qui refroidit sous l’effet de la mort, la fraicheur du sol et la douceur du drap qui vous couvre à peine…

C’est une expérience que l’on ne peut réellement décrire…Elle change d’un vampire à un notre, par rapport à leur sensibilité…mais à chaque fois, tout se révèle plus intense…plus fort que vous pouvez l’imaginer.

Le code qui se trouve dans le règlement du forum :
sang

D’ailleurs, je crois que je vais me servir.

Sans perdre un instant, elle se jeta sur l’homme et plongea ses crocs dans sa carotide. Elle ne se souciait pas des caméra qui filmait la scène, ni des hommes qui devaient courir pour empêcher Lynara de tuer un de leur collègue. Elle ne se souciait que du sang épais et au goût sucré écœurant qui coulait dans sa gorge.
Elle commençait à avoir la tête qui tourne quand elle sentit enfin les prémices de la mort prendre possession du corps de l’inspecteur. Elle relâcha sa proie et prit le bloc-note.

Comme si j’allais vous laisser exposer mon existence aux yeux de tous…

Dit-elle avant de disparaître dans l’ombre, laissant derrière elle, un homme qui avait seulement arrêté une femme pour violation de domicile…Les risques du métier, quoi